Voilà un très beau défi: la réalisation d’une fresque extérieure qui représente une famille installée à Saint Jean de Luz.
D’habitude j’aime pas trop les commandes !
En plus un portrait de la famille … j’avais un peu les jetons.
 
J’ai en tête une expérience plutôt réussie dans un appartement des Batignolles, alors pourquoi pas ? Allez on y va!
 
Je reprends le même protocole:
N°1: un  interview le plus précis possible.
Celui-ci s’est passé dans mon atelier 9 rue d’argentine le 15 décembre 2019.
 Je les enregistre : une touche océan …je sais pas
 on vient du sud ouest , on aime l’Espagne, voir l’océan qui va vers l’Espagne , on aime la vue du golf d’ilbarritz…un petit taureau ….avec une touche art déco
Bruno : il faut que ca plaise à Vincent Béraud-Sudreau qui collectionne les Surgen.
 
N° 2 Un accord franc et massif sur l’ esquisse.
Je leur propose un couple de danseurs avec un taureau. Des joueurs de pelote basque avec un surfeur dans le lointain et les trois couronnes. Bruno et laure sont d’accord pour la composition des joueurs de pelote ( je me suis inspirée d’une tableau du peintre basque Félix Bonnet appelé Tobeen).
Je prépare mon sujet sur une toile au format. Tout roule.
 
N°3 une maitrise de la technique
Comment bien préparer le support ? Quelle peinture va résister aux intempéries de notre beau pays, Comment protéger l’oeuvre pour qu’elle soit encore la dans 500 ans. 
Démarrage le 15 mai 2020à 9h (au lieu du 15 avril, COVID oblige):  
Première esquisse à l’ombre naturelle et au pinceau. Je ne suis pas très à l’aise sur l’échelle et n’ai aucun recul.
Je vous fais grâce de chaque étape (ce serait trop long). Ce qui est sur c’est que je pensais travailler seule et tranquille.
Je travaille avec toute la famille: Cyprien et Batiste, puis Palmyre et Grégoire, Laure …et Bruno le week end. Le télé travail c’est bien, mais voir, en vrai, une artiste peindre, refaire, pester, re-re-refaire, ça leur plait. Ouf!
 
Ça c’est juste passé comme ça … de l’humour, des rires et des petits cafés. Tellement chaleureux.
 
Il est très important de comprendre que lorsque je commence une oeuvre je ne sais jamais comment sera elle sera au final. L’oeuvre est vivante. Elle est pas d’accord. Elle respire comme vous et moi. Elle exige des motifs.
 
Bruno arrive du bureau un vendredi soir et me reproche que la fresque ne soit pas la représentation fidèle du modèle qu il avait approuvé.
Je lui lance énervée un petit nom d’oiseau et il se tient pour dit.
 
Autre : Un matin, j’arrive et j’ai rêvé durant la nuit de coller un masque mystérieux sur le visage matador.
Hurlement du patron ! Le covid c’est déprimant ! J’en veux pas !
« Ce détail du masque qui permettra dans 100 ans de dater l’œuvre fera exploser le prix de cette propriété !!! »
 
 
Deux semaines de travail intenses ont été nécessaires.
Ce n’est pas un portrait de famille. C’est une peinture poétique en symbiose avec une famille. Et je vais vous dire pourquoi je l’aime.
-     Le XXIème siècle est celui de la femme. Elle s’impose au premier plan.
-     Le symbole du matador est double, c’est l’Espagne et c’est la niaque dans la vie.
-     Le mauve résonne avec la pierre de la Rhune.
-     Les bleus et les verts répondent à la charpente. Le turquoise et le blanc c’est bang !
-     La vierge de Muskoa de Socoa que vous connaissez  protège la famille pour des générations comme elle protège les marins qui partent en mer. 
 
Je suis très fière et si heureuse d’avoir réalisé cette fresque.
Et voilà!
Une belle expérience partagée avec bonheur avec Laure et Bruno!